Le vaincu à terre : avec ou sans son arme ?

Je viens de feuilleter le livre d'H. Dejean, Gladiateurs sur les lampes à huile antiques, et du coup je me pose cette question :
Le gladiateur vaincu a toujours une position bien spécifique qui n'est plus à remettre en question : soit à genoux, soit une main dans le dos, soit tournant le dos à l'Editor le visage baissé, il a souvent lâché son bouclier et attend le verdict.

Mais un élément ne constitue pas une constante : l'arme.

J'ai trouvé beaucoup d'iconographies où le vaincu tient toujours son arme en main lors du verdict, qu'il soit à genoux ou encore debout.

Beaucoup également où son arme est posée devant ou à côté de lui.

On pourrait dès lors se demander si :

- son arme ne reste pas en attente au cas où il serait mis à mort, et donc contraint de la retourner contre lui ( mais dans ce cas, pourquoi le vainqueur la garde aussi, et surtout, se suicider à la sica, bof.. )
- plus plausiblement, s'il ne s'agit pas là d'une manière honorable de mourir, son arme à la main, symbole du combattant.

Vos avis sur la questions ?

Peut-être que ce n'est pas au gladiateur, même s'il s'avoue vaincu, de décider si le combat est terminé.
Tant que le magistrat n'a pas donné son avis, il ne doit pas déposer les armes au cas où il devrait precévérer...

Blastus a écrit:

Peut-être que ce n'est pas au gladiateur, même s'il s'avoue vaincu, de décider si le combat est terminé.
Tant que le magistrat n'a pas donné son avis, il ne doit pas déposer les armes au cas où il devrait precévérer...

Intelligent.

Merci.
Si l’on poursuit ce raisonnement, mais ce ne sont que des suppositions, le fait de déposer son bouclier, son arme défensive, symboliquement signifie que l’on se met à la merci de son adversaire...
En gardant son arme, on ne refuse pas son sort.

L'idée d'une symbolique me plaît, les Ludi étant tous très codifiés la gestuelle y tient une grande place, et je pense que le fait de garder / déposer son arme / son bouclier devait avoir une signification comme la chironomia. J'aime bien ton analyse Blastus

Là je me demande si la simple gestuelle humaine ne précède pas la règle. Je veux dire, ce que Blastus
décrit joliment est peut-être un ressenti noble qui n'a pas besoin de codification réellement supplémentaire ?