Cette image est ancrée dans tous les esprits, c'est d'ailleurs la seule chose que les gens associent spontanément au terme "gladiature".
Véhiculée par le tableau du peintre Gérôme ( "Police verso" ) ici affiché, ce geste du pouce est devenu une véritable légende !
En fait, il est inventé de toutes pièces. Pour étayer cette thèse, il suffit de s'imaginer un amphithéâtre de plusieurs dizaines de personnes : croyez-vous vraiment qu'un pouce baissé ou levé se voie parmi toute cette masse, sur des centaines de hauteurs de gradins ?
De plus, étymologiquement, ce n'est pas le terme " police verso " ( pouce retourné ) qui est utilisé dans les textes anciens ( très rares sur le sujet ), mais " verso police " ( tourner le pouce ).
Ainsi, on peut penser que le geste universel - et toujours d'actualité de nos jours - pour mimer la mort serait de se passer le pouce sur la gorge.. Le tout accompagné des cris de la foule dont témoignent les auteurs anciens ( Jugula !! " Egorge-le ! " ).
Dans le cas du choix de la vie, plusieurs textes nous mentionnent que les gens venaient avec des tissus blancs voir les Jeux, et les gardaient précieusement avec eux dans les gradins : il serait plausible que le fait d'agiter ces tissus clairs signifie qu'on désire la vie du perdant, c'est un symbole fort visible qui se repérerait bien dans l'énormité d'un amphithéâtre tel que le Colisée.
La symbolique du la gestuelle de la main (
chiromania )pourrait également jouer également un rôle primordial : ainsi, le pouce - représentant le glaive - rentré dans le poing signifierait l'épée rangée au fourreau ( = la vie. ) A l'inverse, le pouce passé sur la jugulaire ou présenté en avant, main tendue, représenterait la mort.
A tout ceci s'ajoutaient bien entendu les cris de la foule, "Missi !" ( épargnez le ! ) ou "Jugula !" ( égorgez le ! )...
Bref, toujours est-il qu'aucun historien n'est d'accord sur ce geste en question à ce jour.