Médaillon de la villa de Nennig, Allemagne.Les Paegniari en tant que " combattants " .. Méritent-ils seulement le titre de combattants, le doute est permis. Les paegniari sont dotés de vêtements rembourrés, n'ont pas de bouclier et pour toute arme un fouet ou un bâton. Les écrits à leur sujet sont plus nombreux, mais uniquement pour les évoquer, et non pour s'y attarder. Preuve toutefois de leur relative popularité par rapport aux précédents combattants cités. Mais les historiens sont relativement unanimes à leur sujet : ce ne sont pas des combattants à proprement parler, mais bel et bien des bouffons destinés à divertir le public lors des temps morts des Jeux. On recense notamment quelques informations qui nous confortent dans cette thèse : il n'était pas rare de voir des personnes de petite taille, des vieillards, des éclopés ou toute personne ayant déplu à l'empereur jouer au paegnarius lors des Jeux. Cela souligne à la fois l'aspect burlesque ( les Romains sont cruels, faut-il le rappeler, et aiment se moquer des faibles ) mais aussi l'aspect punitif ( humiliation pour ceux contre qui l'empereur a un grief ). En cela, oui, la foule devait apprécier le divertissement.
Médaillon de la villa de Nennig, Allemagne.Les Paegniari en tant qu'assistants lors des chasses :C'est lors des chasses que ces hommes deviennent d'une utilité incontestable ( théorie de K. Kazek, Musée archéologique de Metz ).
Il apparaît dès lors clairement que leur équipement ( boudins de protections et fouet ), inadapté au combat, prend dès lors une dimension autre au contact des bêtes.
Le monde moderne n'a rien inventé : Voyez...
Attaque au mordant par un Malinois dans un centre de cynophilie.Ainsi, on peut supposer que les Paegniari ( dont la présence est attestée sur des illustrations de chasse ) y avaient une utilité autre que la clownerie.
Véritables superviseurs des combats ( toujours selon K. Kazek ), ils sécurisent les affrontements ou excitent des bêtes trop passives.
Ainsi, leur fouet, qu'ils font claquer au sol ou sur les bêtes, les incite à attaquer ( spectacle relancé ) et leurs boudins de protection, notamment celui du bras, servirait à attirer à eux une bête trop agressive le temps éventuellement que le gladiateur trop vite renversé reprenne pied ( spectacle prolongé ).
On comprend ainsi mieux la popularité qu'avait ce Paegniarius de 98 ans, dont la stèle est emplie de témoignages d'affection des gladiateurs du Ludus, preuve d'un respect certain.