Ce n’est pas évident de commenter un article anglais et sa critique en italien. J’ai peur de faire des contre-sens.
Heureusement Medusa ne demande pas qu’on réponde en allemand. Là, ça serait vraiment compliqué !
L’article du professeur canadien Michel Carter présente la stèle de Diodorus et Demetrius comme étant le témoignage d’une erreur d’arbitrage.
Diodorus aurait réussi à désarmer et à faire chuter son adversaire Demetrius. A ce stade, il pouvait légitiment se considérer comme vainqueur. C’est cette phase de jeu qui est représenté sur la stèle ou l’on voit Diodorus debout deux armes à la main avec la palme de la victoire, tandis que son adversaire est au sol dans une situation délicate.
Le texte en corrélation avec cet épisode indique : « Après avoir vaincu mon adversaire Demetrius, je ne l’ai pas tué immédiatement. Le destin et la trahison du summa rudis m’ont tué ».
Michel Carter, nous sort alors une règle d’arbitrage bien connue de tous qui voudrait qu’un combattant qui tombe accidentellement au sol puisse reprendre le combat. Personnellement, c’est la première fois que j’en entends parler…
L’arbitre aurait alors jugé que la chute et le désarmement de Demetrius par Diodorus aurait été accidentelle et que le combat pouvait reprendre, ce qui a été jugé comme une trahison de l’arbitre et justifié une inscription sur la stèle.
Dario Battaglia a une interprétation différente de l’événement.
Si je ne m’abuse, pour lui, il y a 3 catégories de combats de gladiateurs :
• Les prolusio qui sont des démonstrations d’escrime à armes en bois
• Les combats ad iudicium où les adversaires peuvent interrompre la confrontation en s’avouant vaincu
• Les combats sine missio : combats à mort
Pour Dario le fait que l’on fait dire sur la stèle à Diodorus qu’il n’a pas tué son adversaire immédiatement, indiquerait qu’il en avait la possibilité et donc que ce serait un combat sine missio.
Dans ce type de combat l’intervention de l’arbitre serait limitée. Le combat devant s’achever par la mort d’un des adversaires. Le fait qu’un des gladiateurs soit en position dominante ne suffisant pas pour le déclarer vainqueur.
Le signe que ferait Demetrius, à terre, ne serait pas un signe de soumission, mais au contraire le signe comme quoi il est prêt à continuer.
Dario échafaude alors 2 scénarii :
Dans le premier, Demetrius reprendrait les armes et attaquerait de façon sournoise sans que l’arbitre n’intervienne pour l’en empêcher. Ce qui apparaitrait comme une traitrise de l’arbitre aux yeux des amis de Diodorius.
Dans le second, le combat se poursuit. Demetrius prend l’avantage en désarmant Diodorus. Les amis de ce dernier s’attendent à ce que l’arbitre lui offre une chance (comme il l’a offert à Demetrius), mais ce n’est pas le cas.
La version de Dario (si je n’ai pas fait d’erreur de traduction) est celle d’un combat sine missio et d’un dénouement jugé injuste par les amis du perdant. Elle a le mérite d’être compréhensible.
Celle de l’historien canadien se base sur l’affirmation d’une règle d’arbitrage qui m’est inconnue. Ce qui me gêne un peu plus…